250_ko est une compilation d’images de basse qualité photographiées entre 2018 et 2021. Celles-ci ont été réalisées avec un Nokia 3310 seconde génération et metent en valeur le potentiel pictural brut d’un objet low-tech. La simplicité du téléphone et l’impossibilité de traiter les clichés engendrent une liberté précieuse : celle débridée de l’aléatoire et de la spontanéité. Les photographies sont à première vue considérées comme défectueuses, exposant les pixels avant le sujet. Ce sont leurs défauts qui s’offrent en tout premier lieu, les laissant défendre avec peine, et seulement dans un second temps, ce qu’elles donnent à voir. Les caractéristiques telles que le grain, la surexposition, le caractère trouble, trop ou trop peu contrasté, les textures inatendues sont les stigmates typiques que les fichiers de basse résolution sont condamnés à exposer.

Cette collection laisse émerger une série de thèmes divers et des choix esthétiques récurrents : scènes absurdes du quotidien, poésie de la rue, paysages flotants et matières indéchifrables, anecdotes perdues quelque part entre drame, tendresse et chaos.

Accorder de l’intérêt à l’outil photographique de ce téléphone, c’est en somme poser des questions esthétiques et phénoménologiques d’actualité : quelle est la légitimité de ces images de mauvaise qualité ? Comment les recevoir, les regarder, les comprendre ?
250_ko offre quelques éléments de réponses à ces questions tout en assurant à ces images singulières une manière nouvelle de circuler et de se confronter les unes aux autres.